Why not taking naps as part of our working routine?

Dans notre Dossier consacré aux réponses qu’apportent les designers aux enjeux des entreprises en termes d’aménagement des espaces de travail, nous soulignons la volonté, et la capacité nouvelle, des employés à travailler depuis des lieux divers et dans diverses postures. Un nomadisme qui, lorsqu’il est possible, permet au travailleur de rassembler ses ressources « ailleurs » pour un temps déterminé. Ainsi, le projet devient un prétexte central, ses objectifs propres définissant les outils, les collaborateurs et les supports qui s’associeront au gré des besoins.

Dans son récit de 2 années de travail « depuis n’importe où », Jonathan Olivares, designer industriel, raconte comment, en fermant la porte de son bureau physique en 2016, il a expérimenté de nouveaux espaces de travail. De Londres à Chicago, de cafés en chambres d’hotel, de bibliothèques en centres de conférence, depuis les bureaux de ses clients ou de ses amis, au grand air sur une table de pique-nique, ou dans la chaleur des thermes…  Il a tiré profit des atouts de chaque environnement pour répondre aux exigences des étapes successives d’un travail. Dans ce périple, configurations et ambiances se sont faites tour à tour propices à la concentration, à l’inspiration, à la négociation, ou même à l’évasion et au repos… sans culpabiliser !

 

« In his book Daily Rituals, Mason Curry reveals that Louis Kahn, Thomas Mann, and Frank Lloyd Wright all took naps as part of their routine, so I have no shame in counting my bed as an integral part of my office. »,

Jonathan Olivares, designer industriel.

 

Nous prenons plaisir à vous partager ce « carnet de voyage », explorant une voie nouvelle de nos vies professionnelles : passer du design d’un LIEU de travail qui nous est propre au design d’un MODE de travail qui nous appartient.

Et, ce faisant, s’offrir une découverte de quelques lieux inédits, qui nous donneraient bien envie de revisiter les bibliothèques que nous fréquentions autrefois…

Pour poursuivre l’expérience en télétravail : “Notes on working from home”, Jonathan Olivares

 

 

Will we miss the office if it disappears?

Ce précédent article nous amène à nous interroger sur l’existence même du bureau en tant que lieu de travail. Est-il amené à disparaître ? Vers quelles nouvelles dynamiques va-t-il évoluer ?

© Photo by Jansje Kalazinga

 

“The more we become free to work wherever we want, the more we need an office.”,

Sevil Peach, architecte d’intérieur.

 

Dans cet article, l’architecte d’intérieur britannique Sevil Peach souligne l’importance du bureau en tant qu’incarnation physique de la culture d’une organisation, qui remplit le rôle essentiel de hub collaboratif et social. Selon elle, le bureau restera, mais dans un format différent, adapté aux nouveaux modes de travail.

 

« I never view workplaces as static, but as evolving organisms, which can respond to the ever-changing organisational needs of companies and to technological changes. »,

Sevil Peach, architecte d’intérieur.

 

Pour poursuivre cette réflexion, nous vous invitons à revisionner le sommet numérique du fabricant de mobilier Vitra, le « Vitra Summit », qui a ressemblé une cinquantaine d’intervenants – parmi eux des architectes et des designers, des chefs d’entreprises, des universitaires, des experts en informatique, des journalistes et même des athlètes – qui ont examiné la manière dont la situation actuelle affecte nos environnements de travail, nos interactions avec les collègues, notre bien-être et notre santé mentale.

Vous pouvez revisionner les différentes interventions en vous inscrivant en ligne.

 

 

Retrouvez ci-dessous notre sélection d’interventions en lien avec le contenu partagé dans cet article :

  •  JOUR 1 – 22 octobre – 9h30 :  « Will we miss the office if it disappears »

Le bureau tel que nous le connaissons est-il une espèce en voie de disparition ? Comme le bureau classique semble être devenu trop dangereux et trop cher à l’époque du Covid, de plus en plus d’alternatives apparaissent. Cependant, la question principale demeure : le bureau nous manquera-t-il quand il disparaîtra ? La création de nouveaux concepts et produits de bureau assurera-t-elle son existence ? Et cela aura-t-il un impact sur nos relations au travail ? Si oui, où (et comment) travaillerons-nous à l’avenir ? En supposant que la collaboration et l’échange soient toujours des valeurs essentielles, comment le futur bureau peut-il s’adapter pour survivre ?

  • JOUR 2 – 23 octobre – 9h30 : « new dynamics in the office » :

2020 a prouvé les avantages des espaces de travail qui ont intégré la flexibilité dans leur conception. Un aménagement de bureau très agile et modulaire peut s’adapter aux exigences des mesures de santé, des équipes et des modes de travail en constante évolution. Cependant, le fait de disposer de toutes les options à tout moment confère à un espace un sentiment de fugacité et de présence « inachevée ». L’espace de travail est le siège de l’entreprise et dans de nombreux cas, la seule représentation physique de son identité. Comment le bureau d’aujourd’hui et de demain peut-il offrir la flexibilité requise pour s’adapter aux changements perpétuels tout en procurant un sentiment de permanence et d’appartenance, permettant à ses protagonistes de se sentir en sécurité et « chez eux » lorsqu’ils retournent au travail ?

  •   JOUR 2 – 23 octobre – 14h00 : « Remote at work »

Au cours des deux dernières décennies, alors que les communications longue distance de haute qualité sont devenues bon marché et omniprésentes, le statut du bureau comme lieu de travail par défaut a été de plus en plus remis en question. Il est alors devenu carrément dangereux. Alors que la pandémie s’éternise, nombreux sont ceux qui se demandent si le coup porté par le COVID-19 à l’idée de travailler ensemble dans la proximité sera fatal au bureau conventionnel, et beaucoup se sont empressés de saluer l’arrivée d’une nouvelle ère de travail à distance dans laquelle nous n’aurons plus à choisir entre le travail, les amis et la famille. Pourtant, l’essor du travail à domicile, ou depuis d’autres emplacements, présente des inconvénients : plus il deviendra courant, plus le risque est grand d’être obligé de rester en permanence en mode travail. De plus, les humains sont des créatures sociales qui aiment travailler ensemble. Qu’avons-nous à gagner et à perdre, si tant est que nous ayons quelque chose à perdre, de la mort du bureau et de « l’âge d’or » à venir du travail à distance ?

 

 

 

Article rédigé par Emilie Parthoens et Julie Toby avec le soutien du Fonds européen de développement régional.

 

 

 

 


Photo de couverture : Architectural Association School of Architecture, London /  Source : https://www.vitra.com/fr-be/magazine/details/notes-on-working-from-anywhere